Wang, une Chinoise de 31 ans, ne s'attendait a rien de special alors qu'elle prenait place dans un restaurant. Mais soudain, un homme s'approcha et commenca a la toucher. « Laisse-moi tranquille ! » lui a-t-elle crie. Puis il la gifla.

L'une des amies de Wang attrapa une bouteille et frappa l'agresseur avec la bouteille. Plusieurs hommes trainerent Wang en dehors du restaurant, dans la rue. Ils la frapperent tellement que sa chemise etait couverte de sang.

Dans les 24 heures, la video surveillance de l'attaque a Tangshan devint virale. Mais certains medias ont prefere raconter leur propre version. Selon un site d'informations de Beijing, l'homme aurait simplement « engage une conversation » avec Wang. Selon la chaine video Feidian, le « conflit aurait eclate des deux cotes ».

Les journalistes qui ont tente d'enqueter sur l'incident ont ete arretes. Et quand deux jours apres, Weibo, l'un des reseaux sociaux les plus populaires en Chine, annonca des mesures severes pour tout « discours haineux », beaucoup de personnes ont suppose qu'ils avaient en tete les manifestantes feministes.

Le Parti communiste chinois soutenait le feminisme. «Les femmes soutiennent la moitie du ciel », disait Mao Zedong. Mais selon The New York Times, « le chauvinisme masculin assume » a pris le dessus. Depuis 2012, la Chine est passe de la 69eme place a la 107eme place dans la liste des pays du Forum economique mondial respectant les droits des femmes.

En 2015, deux feministes ont organise une manifestation contre les violences conjugales en marchant dans les rues de Pekin vetues de robes blanches tachees de peinture rouge. D'autres se sont rasees la tete pour protester contre les universites qui rendent plus difficile l'acces aux femmes par rapport aux hommes. Cinq femmes ont ete arretees pour avoir « provoque une instabilite sociale ».

Gao Xiao, une femme qui avait poursuivi en justice un restaurant pour discrimination, a recu la visite des services de police. Lorsque la joueuse de tennis, Peng Shuai, declara sur les reseaux sociaux qu'un important responsable politique l'avait forcee a avoir des relations sexuelles avec lui, sa publication fut supprimee et elle disparut.

Oui : les censeurs chinois retirent normalement les publications contenant des termes que les feministes utilisent, tels que « harcelement sexuel » et les hashtags tels que #MeToo. Les manifestantes feministes courent le risque de se faire arreter.

Non : le Parti communiste tient le pays d'une telle main de fer qu'il ne craint aucun groupe. Les lois considerables du pays signifient que toute forme de contestation peut etre rapidement contree par la police.

Ou... Le gouvernement a peur non seulement du feminisme mais aussi de tout mouvement ou organisation qui ne le soutient pas completement. Le souvenir des manifestations au Square de Tiananmen est encore frais dans leur memoire.

Glossaire

gifla - slapped

une bouteille (f) - a bottle

l'agresseur (m) - the attacker

chemise (f) - shirt

sang (m) - blood

enqueter - to investigate

discours haineux (m) - harmful speech

ciel (m) - sky

une manifestation (f) - a protest

violences conjugales (f) - domestic violence

Pekin - Beijing

rasees - shaved

avait poursuivi en justice - sued

supprimee - deleted

craint - fear